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Agrivoltaïsme et autonomie énergétique : peut-on viser l’autoconsommation totale ?

  • Photo du rédacteur: Agrivoltaïsme Sud-Ouest
    Agrivoltaïsme Sud-Ouest
  • 26 mai
  • 3 min de lecture

Avec la flambée des prix de l’électricité, les tensions géopolitiques et les objectifs de transition énergétique, de plus en plus d’agriculteurs cherchent à gagner en autonomie énergétique. L’agrivoltaïsme, en combinant production agricoleet électricité solaire, apparaît comme une solution prometteuse. Mais est-il réellement possible de viser l’autoconsommation totale grâce à cette technologie ? Et qu’en est-il de l’autoconsommation collective ? Faisons le point.



Installation de panneaux solaires sur une ferme agricole, illustrant un projet agrivoltaïque visant l’autoconsommation d’électricité renouvelable pour les besoins de l’exploitation.


Qu’est-ce que l’autoconsommation en agrivoltaïsme ?

L’autoconsommation désigne le fait de consommer directement l’électricité produite sur place, sans passer par le réseau. En agrivoltaïsme, cela signifie que l’électricité générée par les panneaux solaires est utilisée pour :

  • Pomper de l’eau pour l’irrigation

  • Alimenter les bâtiments d’élevage (ventilation, lumière, traite)

  • Réfrigérer des produits agricoles (chambres froides, ateliers de transformation)

  • Chauffer des serres ou bâtiments agricoles

Dans ce modèle, seule l’énergie excédentaire est injectée sur le réseau et éventuellement revendue. C’est ce qu’on appelle l’autoconsommation avec vente de surplus.



Est-il possible d’atteindre l’autoconsommation totale ?

Oui, en théorie. Il est possible de concevoir un projet agrivoltaïque dimensionné pour couvrir 100 % des besoins énergétiques d’une exploitation agricole. Mais en pratique, plusieurs limites existent :

1. La production solaire est intermittente

Les panneaux produisent surtout le jour et en été, tandis que certains besoins agricoles (chauffage, éclairage, traite…) sont plus forts la nuit ou en hiver.

2. Le stockage est coûteux

Pour atteindre une vraie autonomie, il faut stocker l’énergie non consommée avec des batteries. Or, les batteries de grande capacité restent chères, complexes à gérer, et peu adaptées à un usage agricole massif pour l’instant.

3. Il faut adapter la consommation

L’autoconsommation totale est plus accessible si l’agriculteur modifie ses horaires ou méthodes de travail pour consommer l’énergie quand elle est produite (ex. : irrigation en journée, traite plus tôt, etc.).


Installation de panneaux solaires sur une ferme agricole, illustrant un projet agrivoltaïque visant l’autoconsommation d’électricité renouvelable pour les besoins de l’exploitation.

Quelle alternative réaliste ? L’autoconsommation optimisée avec vente de surplus

Dans 90 % des cas, un projet agrivoltaïque vise une autoconsommation partielle optimisée :

  • L’énergie solaire couvre 30 à 80 % des besoins selon les saisons

  • Le surplus est injecté sur le réseau et vendu via EDF OA ou un PPA

  • L’exploitation reste connectée au réseau pour absorber les manques

Ce modèle permet de réduire considérablement la facture électrique, sans dépendre totalement du stockage.



Et l’autoconsommation collective : une piste pour les territoires ruraux

L’autoconsommation collective est un modèle en plein essor. Il permet à plusieurs consommateurs (agriculteurs, habitants, entreprises locales…) de partager l’électricité produite sur un même site.

Par exemple, un projet agrivoltaïque sur une grande ferme peut :

  • Couvrir les besoins de l’exploitation

  • Fournir de l’électricité à des voisins (autres agriculteurs, fromagerie, commune, etc.)

  • Renforcer la résilience énergétique d’un territoire rural

Avantages :

  • Moins de pertes d’énergie (circuit court)

  • Meilleure acceptabilité sociale du projet

  • Création de valeur locale

  • Partage des coûts et de l’investissement

Conditions :

  • Les bénéficiaires doivent être à moins de 2 km du site de production (distance portée à 20 km dans les zones rurales depuis la loi APER de 2023)

  • Un organisme gestionnaire (coopérative, association, collectivité) doit être désigné

  • L’autoconsommation collective repose sur une convention d’extension d’usage validée par Enedis

Bon à savoir : ce modèle est encouragé par l’État et peut bénéficier d’aides spécifiques.


L’agrivoltaïsme permet d’avancer vers l’autonomie énergétique, mais atteindre une autoconsommation totale est encore techniquement et économiquement difficile sans stockage massif.

La meilleure option actuelle est l’autoconsommation optimisée, couplée à la vente du surplus, qui permet de réduire fortement les dépenses tout en valorisant l’électricité produite.Et pour aller plus loin, l’autoconsommation collective offre une opportunité précieuse pour créer des boucles énergétiques locales, renforcer les liens entre agriculteurs et territoires, et favoriser l’acceptabilité des projets.




 
 
 

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